Corps Franc de Limoux (non homologué)
Secteur B.
Etat nominatif des cadres officiers.
Capitaine AZALBERT Paul 18.12.1896, pseudo : Louis, date d’appartenance du 1/10/1943 au 30/10/1944, chef secteur B-créateur et commandant corps franc Limoux, engagé durée guerre Commandant compagnie.
Capitaine de réserve CLAROU Charles 10.4.1894, date d’appartenance du 1/02/1944 au 30/10/1944, chef secteur Alet, incorporé train-auto à Montpellier après la libération.
Lieutenant de réserve GACHE, date d’appartenance du 1/02/1944 au 30/10/1944, Commandant section sabotage chargé service social et financier du secteur.
Lieutenant Robert RAMEL 20-8-1905.
Sous-Lieutenant ROSSIGNOL Jean 14.7.1909, date d’appartenance de janvier 1944 au 30/10/1944, chef section Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP), incorporé train-auto à Montpellier après la libération, rejoint son foyer le 30/10/1944.
ROSSIGNOL Jacques 27-7-1920, délégué du Noyautage des administrations publiques (NAP), incorporé train-auto à Montpellier après la libération, rejoint son foyer le 30/10/1944.
Médecin ADAM, date d’appartenance du 1/05/1944 au 30/10/1944, médecin du secteur, incorporé train-auto à Montpellier après la libération, rejoint son foyer le 30/10/1944..
Lieutenant SANUY François 23.2.1902, date d’appartenance du 1/01/1944 au 30/10/1944, Chef de section, engagé volontaire durée de la guerre.
Sous-Lieutenant RAYNAUD Joseph 19.12.1909, date d’appartenance du 1/05/1944 au 30/10/1944, Chef de section, engagé volontaire durée de la guerre.
Sous-Lieutenant LARROQUE Roger 29.9.1906, date d’appartenance du 1/01/1944 au 30/10/1944, chargé matériel et ravitaillement du corps franc, engagé volontaire durée de la guerre.
Sous-Lieutenant DURANT Eugène 22.5.1910, date d’appartenance du 1/03/1944 au 30/10/1944, chef secteur, engagé volontaire durée de la guerre, passe dans Aviation le 30/09/1944.
Sous-Lieutenant FORTES Etienne 25.5.1910, date d’appartenance du 1/05/1944 au 30/10/1944, chargé renseignement, engagé volontaire durée de la guerre.
Sous-Lieutenant ESCACH Edouard 15.6.1908, date d’appartenance du 1/05/1944 au 30/10/1944, adjoint chef groupe Pays de Sault, incorporé unité coloniale le 30/10/1944.
Sous-Lieutenant BARRIE Pierre 27.7.1923, date d’appartenance du 1/05/1944 au 30/10/1944, chef section commandant groupe Pays de Sault, engagé volontaire durée de la guerre.
Sous-Lieutenant LAVIGNE, date d’appartenance du 1/06/1944 au 30/10/1944, chef section, passé au FTP le 20/08/1944.
Résumé chronologique des opérations
8 mai 1944 : sabotage voie ferrée à Limoux, retard convoi ennemi.
17 aout 1944 : combats de Cascavel et Alet, liaison avec Haute Vallée de l’Aude, un officier américain et 3 tués 4 blessés du maquis de Picaussel ont été relevés.
18 aout 1944 : patrouilles environ Alet-Couiza, recherche tués et blessés lors du combat de la veille.
19 aout 1944 : liaison avec section Villelongue et Digne d’Aval, section alertée, le volontaire TESTAUD Jean blessé.
22 aout 1944 : combats à Limoux, route de Castelnaudary, 70 prisonniers allemands.
24 aout 1944 : combats de Pennautier, harcèlement détachements ennemis.
24 aout 1944 : incursion sur côte Méditerranée dans les environs de Coursan, récupération 4 hotchkiss 2, 2 camions munitions et 36 fusils.
24 mai 1944 : engagements contre des éléments tentant de passer en Espagne dans la région d’Escouloubre, 6 prisonniers allemands.
26 mai 1944 : engagements contre des éléments tentant de passer en Espagne dans la foret de Navarre, 2 prisonniers allemands.
26 aout 1944 : combat de Pont du Sou à Cépie, ennemi mis en fuite, le volontaire CROS tués.
27 aout 1944 : parachutage à Bugarach, le soldat SEILLIS accidenté.
27 aout 1944 : patrouilles de police Bouriège-Loupia, 2 prisonniers allemands.
28 aout 1944 : opérations de police tendant de nettoyer la forêt de Lapazeuil, éléments suspects se livrant à des pillages caractérisés dans le pays de Sault.
30 aout 1944 : poursuite d’isolés de l’Armée allemande signalés environs de Limoux (Bois d’Ajac-Castelreng-Bouriège) qui se dirigeaient vers frontière Espagnole.
27 septembre 1944 : patrouille nuit route nationale Carcassonne-Narbonne, prise voiture Opel armée allemande les occupants prennent la fuite à la faveur de la nuit.
Historique succinct de la formation
En octobre 1943, un groupe de résistance d’une douzaine d’hommes est formé par AZALBERT, adjudant-chef en retraite et agent des contributions indirectes à Limoux.
Janvier 1944 – Le groupe est porté à l’effectif de 36 hommes.
Mars 1944 – Formation du Corps-Franc de Limoux à l’effectif de 132 hommes.
L’unité compte 5 sections : une section est stationnée à Limoux et est commandée par le Sous-Lieutenant DURAND; une section à Villardebelle sous les ordres du sergent-chef FERIE Gaston, cette section est chargée spécialement de la surveillance et du sabotage du poste de radio repérage allemand installé à proximité du col de Bouisse; une section est stationnée à Cournanel, elle est au commandement du Lieutenant SANUY. La 4ème section est stationnée à La Digne d’Aval, sous le commandement du Sous-Lieutenant LAVIGNE. Elle a pour mission la surveillance des routes de la vallée du Cougaing. Enfin, la 5ème section, aux ordres du Lieutenant GACHE, est stationnée à Alet. Composée en grande partie d’ouvriers mineurs, cette section est spécialement chargée des missions de sabotage.
Le 1er juin 1944, le Capitaine AZALBERT, créateur et Commandant du Corps Franc est désigné pour prendre le commandement du secteur B par le chef départemental des FFCI « MYRIEL ». Le recrutement s’accentue dans toutes les sections et l’effectif du corps franc passe à 205 hommes.
Les inscriptions affluent et l’unité compte un effectif important de réserves.
Un détachement de 16 hommes est dirigé sur le Maquis de Picaussel.
Le 15 aout 1944, le corps-franc de Limoux se voit rattacher le groupe de résistance du Pays de Sault (Sous-Lieutenant BARRIE et 36 hommes).
Le 20 aout 1944, au moment de l’insurrection nationale, le corps-franc compte un effectif de 334 hommes, gradés compris. Les inscriptions affluent et dépassent le chiffre de 1200.
A partir de cette date, des engagements pour la durée de la guerre sont souscrits. Seuls sont incorporés les hommes de 18 à 30 ans. Les plus de 30 ans sont renvoyés dans leurs foyers.
L’unité reçoit l’ordre de constituer deux compagnies dont l’une devient la 4ème Compagnie et l’autre la Compagnie du Bataillon Minervois qui devait se former à Carcassonne.
Le 25 septembre 1944, ces deux unités, sous le commandement du Capitaine AZALBERT, font mouvement sur Carcassonne, avec un effectif de 7 officiers, 24 sous-officiers et 250 hommes. Elles forment la portion principale du Bataillon Minervois qui se constitue dans cette ville, caserne Laperrine.
Le 30 octobre, le Bataillon Minervois forme le 2ème bataillon du 81ème R.I. qui se constitue à Carcassonne.
Le 23 décembre, le corps-franc de Limoux, devenu 8ème Compagnie et C.B2 du 81ème R.I. est dirigé sur la Ière armée. Il fut engagé pour la Ière fois dans un secteur difficile de la forêt de la Hardt et combattit dans la région d’Erstein, en Alsace, et en Allemagne, jusqu’à la capitulation, sans condition, de l’armée Germanique.
Il est à noter que la presque totalité des cadres du corps-franc de Limoux sont des Sous-Officiers retraités ou de réserve munis du brevet de chef de section.
Décision de la Commission Régionale d’Homologation dans ses séances des 21 et 28 juillet 1949 concernant le Groupe AZALBERT.
Comme suite à la demande de renseignements formulée par la Commission Régionale des Homologations des grades et services FFI de la Ve Région Militaire, en ce qui concerne le groupe AZALBERT, j’ai l’honneur de vous faire connaître ce qui suit:
Eléments de la contre-enquête qui ont déterminé le rejet de la plus grande partie des dossiers AZALBERT.
Des déclarations verbales du Commandant « GEORGES » (MORGULEFF) Chef Départemental des FFI-AS et du Commandant « BURGAT » (MARTY) Commandant Militaire du Bataillon FTPF de la Haute-Vallée de l’Aude, qui prit personnellement part avec une partie de son bataillon aux combats des 19-20-21 août 1944 qui amenèrent la libération de la ville de Limoux, ainsi que d’autres témoignages de chefs locaux de la Résistance, il ressort clairement et sans équivoque:
Que Mr AZALBERT n’a pas eu antérieurement et postérieurement à la Libération, de commandement de maquis de quelque formation que ce soit, et n’a jamais postérieurement et antérieurement à la Libération, commandé effectivement (c’est-à-dire commandement réel), aucune troupe FFI au combat.
En ce qui concerne la soi-disant participation de son groupe aux combats des 19-20 et 21 août 1944, qui amenèrent la libération de la ville de Limoux, celle-ci a été totalement inexistante, tant directe qu’indirecte. Ce furent les troupes FFI-FTPF dans la partie la plus importante, auxquels s’étaient joints le 20 août 1944 au soir, quelques éléments CFL sous le commandement du Chef de Bataillon « GEORGES » qui engagèrent le combat décisif du 21 où un groupe FTPF, commandé par le Commandant « BURGAT » en personne, captura 50 prisonniers allemands, et plusieurs camions allemands chargés de vivres et de munitions. Une partie des allemands ayant pu gagner la campagne à la suite de ces combats, traqués dans le courant de l’après-midi, se rendirent partout sans combat.
Quant à Mr AZALBERT, et d’autres militaires qui pour la circonstance avaient revêtu leur uniforme, ils arrivèrent par la route, une heure après le combat du 21, en promeneurs et suivis de nombreux curieux sur les lieux du combat, et assistèrent….. au défilé des prisonniers. Aucun renseignement ne permet d’ailleurs de savoir si ils contribuèrent même au ramassage des blessés et des allemands tués. Il est bien précisé que Mr AZALBERT à ce moment-là, ne commandait aucune troupe (nous disons bien commandement réel).
Ce qui est vrai, c’est que dès le lendemain du 21 août 1944, AZALBERT organisa à Limoux une compagnie de volontaires pour le compte du Bataillon CFL, qui rejoignit Carcassonne en septembre de la même année. Mais lui, ni ses hommes ne prirent effectivement part à l’engagement de Limoux.
Quant au rôle d’AZALBERT et de ses hommes avant la Libération, la Commission Militaire FFCI de l’Aude estime qu’il fut très mince pour ne pas dire inexistant.
En ce qui concerne l’apparente contradiction qui a fait accepter à la Commission Militaire FFCI de l’Aude de reconnaître le titre de FFI à certains éléments seulement du Groupe AZALBERT, à l’exception de tous les autres, cela s’explique par le fait que plusieurs éléments du groupe AZALBERT étant quelque temps auparavant passés au CFL du Commandant GEORGES, du Capitaine GUY DAVID et Capitaine FRANK (MAURY) au Maquis de Picaussel et de volontaires recrutés à Quillan, ont effectivement participés pour quelques-uns, aux combats de Limoux et pour certains de ces éléments, à des actions de sabotage ou coups de mains, contre l’ennemi antérieurement à la Libération.
En ce qui concerne la présence de Mr NOUVEL au sein de la Commission Départementale, celle-ci est surprise de la déclaration faite par Mr AZALBERT, disant qu’il serait inconnu totalement des membres de l’AS de l’Aude, alors que NOUVEL ex membre de l’AS, des maquis Marcellin et Gaja la Selve, agréé comme membre de la Commission par le Général Commandant la Ve Région Militaire le 2 septembre 1947, et par ailleurs, bien connu de tous les mouvements FFI et résistants de notre département. NOUVEL a participé à toutes les séances de la Commission et à ce titre, émis toujours son avis impartialement et en tenant compte dans toute la mesure du possible, des intérêts des ressortissants des anciens membres de l’AS. D’ailleurs, la Commission Militaire est d’autant plus surprise de l’affirmation de Mr AZALBERT, en ce qui concerne la présence de Mr NOUVEL au sein de celle-ci, que NOUVEL y siège depuis sa constitution, a examiné plusieurs centaines de dossiers d’anciens membres de l’AS et qu’aucune remarque n’a jamais été faite à ce sujet par aucune des autres formations de l’AS du département.
COMMISSION MILITAIRE FFI DE L’AUDE
Lieutenant-Colonel FFI BLUCHER Chef d’Escadrons de Réserve de Cavalerie.
Le Lieutenant-ROUX FTPF – Sous-Lieutenant NOUVEL – Adjudant-Chef LOURY (ORA).
Source : MDH