Le mercredi 23 novembre 1768, dans le pittoresque village de Verzeille, niché dans l’Aude, une naissance prometteuse vient égayer la maisonnée de la famille Poumairat. Ce jour-là, les cris du nouveau-né, Jean, résonnent pour la première fois, apportant une vague de joie. Il est le cinquième et avant-dernier enfant de Pierre Poumairat, un tisserand de drap, et de Marie Anne Castel.

Il arrive dans une famille profondément enracinée dans la région depuis plus de deux siècles. Ses parents ont d’ailleurs posé les premières pierres du hameau de Pommayrac, qui existe toujours aujourd’hui.

Un parrain d’exception

Le jour même de sa naissance, Jean est porté à l’église de Verzeille pour être baptisé. Jean Castel, son oncle, Docteur en théologie, est chanoine de la cathédrale de Carcassonne. Ce dernier est choisi comme parrain, tandis que Louise Valent endosse le rôle de marraine.

Cette cérémonie reflète non seulement la foi profonde de la famille, mais aussi son engagement dans la communauté ecclésiastique.

Une éducation religieuse et philosophique

Jean Poumairat se dirige naturellement vers une éducation religieuse. Entre 1786 et 1788, il étudie d’abord la philosophie avant d’intégrer la faculté de théologie de Toulouse en juillet 1788. Cependant, les tumultes révolutionnaires empêchent Jean de terminer ses études.

En 1790, Jean devient clerc tonsuré du diocèse de Carcassonne, marquant ainsi son engagement formel dans la vie religieuse. Toutefois, les bouleversements de l’époque le conduisent à Bordeaux en décembre 1791, où il réside chez De Gobineau, Conseiller au Parlement de Guyenne.

Un voyage risqué vers la Louisiane

Le 15 juin 1796, Jean sollicite un passeport à Bordeaux pour se rendre en Louisiane, espérant relancer son commerce interrompu par la guerre. Il embarque à Royan le 15 septembre 1796 à bord du navire marchand espagnol l’Amable Cannonessa, commandé par le capitaine Gilles Le Goaster de Saint-Malo.

Cependant, leur voyage est abruptement interrompu par la capture du navire par les Britanniques, alors en guerre. Jean passe cinq mois en captivité à bord avant d’être transféré en Jamaïque en avril 1797. Après environ un an et demi de détention, il est libéré en août 1798 et se rend à Cuba.

De La Nouvelle-Orléans à Baltimore

En 1801, Jean s’établit à La Nouvelle-Orléans, où il prospère en tant que marchand. En 1807, il vend une carte de la Louisiane à Thomas Jefferson, alors président des États-Unis. Ce précieux artefact a été réalisé par son ancien camarade de Toulouse, Barthélémy Lafon, arpenteur, ingénieur et géographe.

Peu après, Jean déménage à Philadelphie et rencontre Catharine Elizabeth Tear, avec qui il aura quatre enfants. En 1810, ils s’installent à Baltimore, où Jean fonde l’entreprise d’import-export Jacquin & Poumairat. Il continue à voyager dans les villes qu’il a connues pour mener à bien ses affaires.

Le dernier voyage

Jean Poumairat, voyageur infatigable et homme d’affaires accompli, succombe à la fièvre jaune le dimanche 20 juin 1824 à La Nouvelle-Orléans, à l’âge de 55 ans. Sa vie, marquée par des déplacements audacieux et des résiliences face aux épreuves, témoigne de l’esprit indomptable des Poumairat, profondément enracinés dans le terroir de l’Aude, mais ouverts au vaste monde.

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